Busan (35°N / GMT+9)

Petit week-end de "lover", après une semaine de frénésie administrative nous partons dans le sud Coréen admirer les cerisiers en fleur. 4h du bus jusqu'a Busan puis la traversée de la ville en métro, du nord au sud jusqu'à l'hôtel. Il fait gris, froid et il pleut. "Inchalla" demain il fera beau.

A la sortie de notre hôtel sans fenêtre l'air est frais et le ciel d'un bleu intense souligne les contours des nuages, ronds et lumineux ils donnent l'impression d'être arrimés par des cordes invisibles comme des ballons pour enfant. On les perds de vue aussitôt en s'engouffrant dans les souterrains du métro, direction la gare routière. Une fois arrivés, on tourne en rond en quête du bus pour Jinhae et il faudra l'intervention salutaire d'un jeune couple de Pakistanais pour trouver notre chemin. Arif & Arifa - ils portent vraiment le même prénom - vont eux aussi voir les cerisiers; on prend le bus ensemble. Dès le début Arif se montre pessimiste, sur les prévisions météo tout d'abord et sur l'état des cerisiers après les fortes pluies de la semaine. Une histoire de verre à moitié vide qui me semblera être une constante chez Arif. Nous arrivons effectivement après l'orage et un grand nombre de cerisier a laissé des pétales dans la bataille. Par contre le temps est sublime et le soleil règne maintenant sans partage au dessus de nos têtes. Malgré une vilaine gastro de restau-gare - un take away de Séoul, notre verre est bien plein aujourd'hui et on a l'intention de le boire jusqu'à cul sec.

C'est dimanche et il y a foule, le "cherry blossom festival" de Jinhae se termine ce soir. Une grande foire a envahi la ville et des artistes de rue font leur numéro au milieu des stands. Sur le grand rond point central on a installé la scène principale, un groupe de mamie est en train d'exécuter une danse de Tai-chi devant un public disparate. On observe incrédule, ce double spectacle avant de poursuivre notre exploration jusqu'au célèbre cours d'eau qui file sous des arcades de cerisier. Les ponts et la promenade grouillent de monde, une meute affamée de pixel se dispute les derniers lambeaux de fleur encore accrochés à ces carcasses florales, les cerisiers. Une vision qui fini de nous convaincre qu'il faut quitter le centre et son agitation. On traverse un élevage de poisson qui nous conduit sur les berges fleuries d'un étang bordé de cerisiers. À flanc de colline et à l'abri du vent ces arbres sont des naufragés. Ils ont été épargnés par la tempête et nous offrent leur beauté éphémère, une poésie brute et paisible qui transperce l'iris pour se figer sur la pellicule de nos souvenirs. Le soleil entame son déclin, il est temps de rentrer.

Pour mon premier repas de la journée on décide de la jouer "safe" avec un grand bol de riz; on commande deux bibimbaps aux légumes. Le responsable nous prend en sympathie et offre une tournée de bouillie de riz.

Le lendemain la tuyauterie va un peu mieux, on part se promener sur les contreforts de Geumjeong - une muraille dans les montagnes qui encerclent la ville. Le bus nous dépose sur un col de la montage, on s'élance à travers un sous-bois de pin le long des fortifications. La forêt s'efface peu à peu et sur les crêtes un soleil diffus embrase les hautes herbes jaunies; au loin la mer du japon et en bas la jungle urbaine voilées dans une brume légère semblent bien loin de nous. La faim fini par nous ramener sur terre, on redescend vers le monde des hommes pour un coucher de soleil face à la mer. On arrivera trop tard mais le spectacle est au rendez vous; les lumières asiatiques. Le Diamond Bridge brille de toutes les couleurs, les restaurants et les tours complètent le décorum de lumière. On marchera longuement sur la plage et les quais avant de retrouver notre lit chauffé par une bouillotte électrique géante.

"Just a perfect week-end" avec une dernière nuit avant de retrouver Séoul et le verdict du consul Japonais.